La scoliose désigne une déformation de la colonne vertébrale qui présente une rotation le long de son axe longitudinal et dont les vertèbres sont déformées. La cyphose (« bosse ») désigne une courbure vers l’avant.
Il existe trois types de scolioses. Selon sa cause, une scoliose peut se manifester indépendamment de l’âge. Si elle survient à un âge plutôt avancé, elle s’accompagne le plus souvent d’arthrose ou de perte osseuse (ostéoporose).
La cyphose peut se développer avec l’âge, notamment à la suite de fractures vertébrales ostéoporotiques, ou survenir spontanément à l’adolescence.
Indépendamment du type de déformation, il est nécessaire de mettre en place un traitement car elle ne se résorbe pas d’elle-même.
Les troubles d’une déformation de la colonne vertébrale peuvent être très divers. Des douleurs ou des tensions peuvent survenir dans la région des épaules.
En cas d’évolution légère, la déformation de la colonne vertébrale passe quasiment inaperçue, de sorte qu’il est nécessaire de procéder à un diagnostic détaillé pour identifier une scoliose. Si elle est d’évolution plus sévère, la maladie est visible aux altérations au niveau du torse. La pathologie est reconnaissable à des épaules plus ou moins relevées, une omoplate saillante, une bosse ou un bassin en rotation.
Le tableau clinique le plus fréquent est celui de la scoliose « de novo », en conséquence de maladies dégénératives.
On présume que le risque de scoliose augmente lorsque des parents proches en sont atteints. Jusqu’à 90 % des personnes souffrant de scoliose font partie de cette catégorie de patients.
Dans certains cas, il est possible d’identifier la cause. Celle-ci peut être liée à une pathologie musculaire, une déformation des vertèbres (congénitale ou après un accident) ou à une maladie du système nerveux.
Le diagnostic commence par un questionnement sur les antécédents médicaux et les troubles actuels. On procède ensuite à des examens, dont le test physique dit d’Adam.
Lors de ce test, la patiente ou le patient se penche en avant, les bras ballants et relâchés. Pendant ce temps, les jambes sont tendues. Le médecin se tient derrière la patiente ou le patient et regarde si son dos présente une asymétrie visible, notamment des côtes ou des omoplates. Il observe également si les muscles lombaires ou la colonne vertébrale sont plus marqués d’un côté que l’autre.
Après les tests manuels, différentes radiographies sont effectuées. L’ensemble de la colonne lombaire et thoracique est alors photographié et mesuré. La radiographie permet d’évaluer la sévérité de la scoliose et de localiser précisément l’endroit où la colonne vertébrale est déformée.
Après le diagnostic, la scoliose est divisée en trois zones :
Il faut ensuite mesurer l’angle de la déformation et déterminer ainsi le degré de sévérité de la scoliose :
De nombreux facteurs déterminent s’il faut traiter la scoliose. Le type de traitement à envisager dépend du degré de sévérité, de l’âge et de l’évolution probable de la maladie.
En cas de scoliose légère, aucun traitement n’est entrepris, car aucune altération n’est à craindre à l’avenir.
Une scoliose légère n’est pas traitée chez l’adulte, car il est très improbable qu’elle s’accentue avec le temps.
La colonne vertébrale étant encore en cours d’évolution chez les enfants, les poussées de croissance peuvent déplacer des vertèbres. Comme cela peut occasionner un déséquilibre musculaire, il est important de commencer un traitement préventif.
Le traitement de la scoliose a pour objectif de prévenir une aggravation et de corriger la déformation. Les contrôles de suivi pendant et après le traitement sont par conséquent importants.
La physiothérapie est utilisée pour une scoliose dont l’angle de déformation est inférieur à 20 degrés. Les exercices renforcent les muscles et améliorent la posture corporelle.
Si le diagnostic a déterminé une déformation de 20 à 25 degrés et si son aggravation est prévisible, on pose au patient un corset en plastique léger. Le corset vise à contrecarrer la torsion de la colonne vertébrale.
La coopération de la personne atteinte est un facteur important pour la réussite du traitement. Il faut porter le corset durant 22 heures. Cette mesure s’accompagne d’une physiothérapie afin de poursuivre le renforcement musculaire.
Si l’angle de déformation est supérieur à 50 degrés, et dans la mesure où la scoliose est accentuée par la croissance chez les enfants ou les adolescents, un traitement chirurgical est nécessaire.
Avant l’opération, il faut commencer par « déverrouiller » la colonne vertébrale. Cela se fait par le biais de la physiothérapie ou d’étirements thérapeutiques spécifiques. Il existe différentes méthodes d’étirements thérapeutiques. L’une d’entre elles porte le nom d’extension Cotrel. Des sangles sont placées à la tête et aux pieds de la patiente ou du patient. Le corps est étiré sans douleur par une traction de ces sangles. La traction par halo est une autre mesure thérapeutique possible. Pour pouvoir étirer le corps, un anneau métallique muni de vis est fixé sur la tête. Une traction d’intensité croissante est exercée sur cet anneau de métal pendant plusieurs semaines afin d’allonger le corps.
L’objectif de cette manœuvre est de corriger puis de stabiliser la forme de la colonne vertébrale. L’intervention a lieu soit au niveau du dos, soit au niveau du ventre ou de la poitrine. Une spondylodèse, soit la fixation d’un segment de la colonne vertébrale, est pratiquée dans ce cas. Les zones concernées sont fixées à l’aide d’implants, de tiges et de vis afin de souder les vertèbres entre elles.
Le repos est le facteur de guérison le plus important après une opération de la scoliose. Il est primordial de préserver le dos car, non seulement les os, mais aussi les muscles, doivent guérir.
Il faut attendre environ quatre à six semaines et l’arrêt des antidouleurs avant de pouvoir reprendre sa vie de tous les jours. Il est déjà possible de refaire du vélo et de la natation après ce délai.
12 mois après l’opération, les os sont suffisamment ressoudés pour pouvoir rependre le sport de compétition.
Chez les personnes âgées, la scoliose est reconnaissable aux douleurs et aux tensions dans le dos. Si les déformations sont accentuées au point d’avoir un effet sur les poumons, une difficulté respiratoire ou une sensation d’oppression dans la poitrine peuvent survenir.
Le sommeil est affecté en cas de scoliose, car la colonne vertébrale ne peut pas se détendre correctement si le matelas n’est pas adapté. Il est conseillé de choisir un matelas exerçant une faible pression sur la colonne vertébrale.