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27.11.2025

Santé intime masculine : entretien avec le Professeur Allaire

Professeur Allaire, chirurgien vasculaire et endovasculaire à la Clinique de Genolier, nous partage son expertise sur la santé intime masculine, les causes des troubles de l’érection et les solutions personnalisées qu’il propose.

Prof. Allaire, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je suis chirurgien vasculaire et endovasculaire. J’ai rejoint la Clinique de Genolier, où je me consacre désormais entièrement à la santé intime et vasculaire des hommes.

Mon parcours de chirurgien universitaire a associé innovation, lorsque j’ai été directeur d’unité du CNRS et enseignement, à la direction du Mastère de recherche chirurgicale en France. J’ai beaucoup travaillé sur le traitement des fuites veineuses, cause fréquente et méconnue de dysfonction érectile, jugées jusque-là incurables.

Mon objectif est d’offrir à chaque homme une prise en charge personnalisée et scientifiquement validée de sa santé vasculaire intime.

À partir de quel moment les troubles de l’érection doivent-ils pousser un homme à consulter ?

Un homme doit impérativement consulter si ses difficultés d’érection persistent depuis plus de trois mois, et si elles surviennent le matin au réveil ou lorsqu’il est seul. Dans ces situations, l’angoisse de performance n’est pas la cause et c’est donc très probablement une atteinte de ce que j’appelle « la machine à faire les érections ».

Il faut également consulter dès lors qu’il y a une souffrance, individuelle ou dans le couple.

Quelles peuvent-être les causes sous-jacentes d’un trouble de l’érection ?

Vous avez raison de mentionner « les causes » : il n’y a pas « la » dysfonction érectile, mais « des » dysfonctions érectiles :

  • Des pathologies vasculaires, comme les artères bouchées par le tabac ou le diabète, les fuites veineuses, maladie dans laquelle le sang entre bien dans le pénis, mais en ressort trop tôt – les érections sont molles, et/ou instables.
  • Ensuite, il y a les atteintes neurologiques, par exemple la neuropathie du diabète, les compressions par hernie discale, ou encore des rares diagnostics de sclérose en plaque.
  • Il y a les troubles des hormones, qui jouent un rôle complexe, souvent par la baisse du désir, par exemple à cause d’un manque de testostérone.
  • Finalement, des facteurs psychiques peuvent participer aux troubles de l’érection : facteurs relationnels, émotions, stress, variations du désir…

Cela signifie qu’il faut éliminer une cause organique avant de conclure au caractère psychique d’un trouble de l’érection.

Cela signifie qu’il faut faire un diagnostic ?

Tout à fait. Il est temps de regarder les dysfonctions érectiles comme un symptôme, comme on considère la fièvre ou la douleur. Consulter pour un trouble de l’érection peut d’ailleurs permettre de découvrir un diabète, une maladie neurologique, une hypertension ou encore des artères du cœur très malades !

Avant le Viagra en 1998, on recherchait les causes d’un trouble de l’érection. Ensuite, on a dit « la petite pilule bleue va résoudre le problème ». Pourtant, ces médicaments restent inefficaces chez 30 à 40% des utilisateurs potentiels, et dans la moitié des cas en raison de fuites veineuses !

La démarche diagnostique est la base de la prise en charge, comme toujours en médecine. Elle commence par une analyse détaillée des érections avec le patient, qui « raconte » ce qui se passe, guidé par le médecin. Elle se poursuit par la réalisation de bilans sanguins, et souvent d’une échographie-doppler du pénis avec une stimulation par un médicament selon des règles très précises. Je remercie le Dr. Raffaele Muto, neurologue à Genolier, d’avoir accepté à mon arrivée de développer la pratique des électromyogrammes du pénis.

Au terme de cette enquête, nous sommes capables de définir pour chaque patient les causes de son problème d’érection. On peut alors parler des solutions. Il y en a plusieurs, et il y en a une pour chaque homme. C’est le sens profond de la démarche médicale personnalisée que nous avons mise en place à Genolier.

Quels sont les différents traitements possibles ?

J’ai l’habitude de dire à chaque patient à la fin de la première consultation qu’il y a toujours une solution. Tout dépend de l’objectif que l’on se fixe. Le choix dépend des priorités des patients, mais aussi bien entendu des causes identifiées par le bilan.

En première intention, il y a les médicaments sous forme de comprimés qui favorisent l’érection. Leur prescription doit être très encadrée, car il existe des contre-indications à respecter strictement. Leur taux d’efficacité est de 60 à 70%, donc pas 100%.

Dans le cas de fuite veineuse, le traitement – et c’est une avancée – relève essentiellement de la microchirurgie et de techniques vasculaires (embolisation) afin que le pénis retienne à nouveau le sang.

Les approches psychothérapiques et/ou sexologiques peuvent également apporter beaucoup au patient.

D’après votre expérience, pourquoi les hommes hésitent-ils autant à parler de leurs difficultés d’érection, même à leur médecin ?

La raison souvent donnée est la pudeur et le tabou. La fréquentation des sites internet sur le sujet est intense. Il n’y a pas de tabou sur internet, car l’utilisateur reste relativement anonyme. Mais il faut bien reconnaître que les informations sont souvent obsolètes, ou erronées.

Une raison importante de la réticence des hommes me semble résider dans l’insuffisance de formation des médecins à la prise en charge des troubles de l’érection. Les patients sont déçus. Ils le disent. Le délai moyen entre le début des troubles de l’érection et ma chirurgie est de 11 ans ! Un patient s’entend en général dire plus de cinq fois que son problème « est dans sa tête », alors qu’il est dans les veines de son pénis.

Comment peut-on briser ce tabou et encourager davantage les hommes à consulter ?

En les écoutant !

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